Les métiers de l’agriculture attirent de nouvelles vocations, mais sont toujours confrontés à des contraintes fortes dues à la pénibilité des tâches, au temps de travail, au déficit d’image… autant d’obstacles à l’installation, à la reprise des exploitations, mais aussi au recrutement des salariés.
Au travers de 2 webinaires, Agri Sud-Ouest Innovation et Ad’Occ ont souhaité illustrer comment les technologies et les outils numériques impactent les métiers de l’agriculture et contribuent à leur vivabilité, au travers de témoignages d’experts et d’utilisateurs.
Le premier webinaire, organisé le 7 avril, s’est penché sur les outils numériques permettant de faciliter le quotidien et d’alléger la pénibilité physique et la charge mentale des agriculteurs. Il a rassemblé près de 90 personnes.
Thomas Crestey de l’Institut Agro – Montpellier SupAgro a d’abord présenté un rapide panorama d’outils répondant à des besoin d’observation (ex. capteurs connectés), d’aide à la décision (ex. modèle et logiciels) ou de réalisation de tâches (ex. robots). Boris Rouquet, céréalier dans l’Ariège, féru d’innovation et de numérique, a pu lui illustrer les atouts et limites des applications numériques qu’il utilise au quotidien (jusqu’à 7 simultanément en saison !), notamment pour gérer son système d’irrigation. Emmanuel Labriffe, fondateur d’Elatec, passionné par la création de machines agricoles s’appuyant sur une expertise reconnue en mécanique et électronique embarquée, a présenté l’intérêt de machines spécialisées pour faciliter le travail manuel et la manutention, le binage et le désherbage mécanique ou encore la récolte de petites surfaces. Se diversifiant vers les tracteurs électriques et robotisés, il a insisté sur l’enjeu de bien calibrer les technologies pour proposer des machines robustes et versatiles adaptées à des situations de production diversifiées. Gilles Delaporte d’Elzeard est quant à lui revenu sur la complexité qu’on a géré les producteurs de fruits et légumes au quotidien.
De l’intérêt du « compagnon numérique » qu’il développe pour aider les maraîchers à organiser la planification des saisons, le suivi cultural et les récoltes et livraisons. Enfin, Philippe Stoop d’Itk a présenté les difficultés que peuvent ressentir les éleveurs dans le suivi de la bonne santé et du bien-être des bovins. Selon lui, le capteurs connectés ont un vrai rôle à jouer pour soulager le stress des éleveurs, sous réserve de là encore bien les maîtriser pour ne pas générer de « pénibilité informatique ». Pour cela, ces solutions sont selon lui à développer et distribuer en partenariat avec les professionnels du conseil, comme Seenovia représenté par Julien Girardot. Ce dernier a insisté sur l’enrichissement de la relation Conseiller-Eleveur permis par ces outils.
Gestion du temps, gestion du risque, confort… autant de leviers de création de valeur avec des attentes exprimées de manière peut-être plus explicite avec l’évolution de la démographie agricole et le renouvellement des générations. Les taux de déploiement d’outils numériques sont encore très variables, une situation qui peut s’expliquer par des niveaux de confiance encore variable dans les résultats présentés et la valeur réelle dégagée pour les producteurs. Parmi les freins à l’adoption, la relative sophistication de certains équipements numériques, et le défaut d’inter-opérabilité entre fournisseurs et d’intégration dans le quotidien des agriculteurs. Un seul mot d’ordre : la complexité des technologies doit s’effacer derrière le bénéfice généré !