Comment est née l’idée de votre entreprise ?
« L’idée provient avant tout d’une rencontre entre des entrepreneurs passionnés qui en 2018 réfléchissaient à la façon dont des urines collectées sur Bordeaux pouvaient être valorisées. Alors que quelques initiatives émergeaient çà et là sur de la collecte séparative et de la production d’engrais pour les plantes, l’idée de Toopi a été d’utiliser l’urine en tant que milieu de culture pour réaliser des fermentations en milieu liquide. Les nutriments de l’urine servant alors à nourrir des microorganismes plutôt que des plantes. »
Pourquoi avez-vous choisi ce positionnement et comment avez-vous vérifié en amont le bien fondé de votre innovation ?
« Ce positionnement était et reste toujours unique, ce qui nous a permis aussi de protéger notre innovation. Cette différenciation majeure ouvre aussi des perspectives nombreuses en biotechnologie où l’accès pérenne à des substrats de culture à bas coût est absolument fondamental. Notre première verticale concerne l’agriculture, déjà consommateur de produits utilisant la technologie de fermentation à savoir le biocontrôle et la biostimulation microbienne. Avant la création de l’entreprise en février 2019, des premières preuves de concept, assez empiriques avaient mises en place en utilisant du matériel plutôt low-tech. Assez vite, l’exigence technologique et les process ont pris le dessus pour obtenir des produits finis conformes aux exigences règlementaires mais nous gardons tout de même un esprit frugal dans notre réflexion stratégique. »
En quoi diriez-vous que vous contribuez à la transition agroécologique ?
« Utiliser une ressource inépuisable et si couteuse et énergivore à traiter pour produire des biosolutions à même de diminuer le recours aux intrants chimiques de synthèse : c’est difficile de trouver plus aligné avec les enjeux de transition agroécologique ! »
Quelles difficultés principales l’entreprise a-t-elle rencontré ?
« Des difficultés inhérentes à la croissance d’une start-up industrielle biotech. Bien sûr des sujets de scalabilité, de financements notamment des actifs industriels qui sont très chers en biotech. A côté de ça, des enjeux d’hypercroissance RH avec le maintien des valeurs de l’entreprise et enfin des sujets de mise en marché avec les contraintes règlementaires qui s’imposent à nos solutions. »
Pourquoi avez-vous adhéré à Agri Sud-Ouest Innovation ?
« C’est une source de veille sur les appels à projets régionaux et nationaux mais aussi des actualités de nos parties prenantes du domaine agricole. L’appui à la labellisation des projets est aussi une raison forte de notre adhésion. »
Que vous a apporté Agri Sud-Ouest Innovation ?
« Un support, une orientation sur les dispositifs permettant de financer notre développement depuis les phases R&D jusqu’aux phases industrielles. Bien sûr, un forum de networking, des échanges de bonnes pratiques et de partage des difficultés entre pairs. »
Une anecdote à partager
« La rédaction d’appels à projet est toujours riche en anecdotes. Particulièrement un de nos premiers AAP lauréat i-lab 2021 a été imaginé et rédigé en moins d’une semaine car notre dossier initial portait sur un sujet différent qui finalement ne nous satisfaisait pas en termes d’impact. On a très peu dormi mais au final, je pense que ce dossier était l’un des plus aboutis que l’on ait déposé ! »
Votre plus grande fierté ?
« L’attractivité de notre projet pour les nombreux salariés qui nous ont rejoint avec conviction et très fort engagement personnel. L’obtention de notre autorisation de mise sur le marché qui constituait une première mondiale pour un biostimulant à partir d’urine humaine a aussi été vécue comme une très grande fierté par l’entreprise. Bien sûr il en existe de très nombreuses. C’est une grande fierté par exemple d’être labelisé French Tech 2030 et d’avoir été accompagné financièrement depuis 2019 par BPI France et l’ADEME. »