Conclusions du séminaire coorganisé par la Chaire AgroTIC et la Chaire Elsa Pact
Affichage environnemental, label bas carbone, crédits Carbone et compensation… l’agriculture est attendue pour fournir des solutions permettant d’améliorer son empreinte environnementale et contribuer à la réduction de celle des produits alimentaires, voire d’autres industries. Comment la mesurer afin de mieux la gérer et la valoriser ?
Quels apports des outils numériques pour faciliter les opérations de monitoring, reporting, vérification des émissions de gaz à effets de serre et de stockage de carbone en agriculture ?
Une demi-journée pour faire le point sur les enjeux, les outils disponibles, leurs intérêts et limites pour accompagner la génération de crédits carbone par l’agriculture, les démarches d’écoconception des matières premières agricoles et l’affichage environnemental sur les produits agroalimentaires.
Le cadre institutionnel et les méthodes de la certification carbone ne sont pas encore totalement stabilisées
- Cadre réglementaire encore en discussion au niveau européen
- Les méthodes sous-jacentes au label sont en cours d’agrément par l’Etat français pour les grandes cultures notamment et vont continuer d’évoluer à la faveur des avancées scientifiques.
- Les démarches sont engagées et leurs évolutions sont à suivre régulièrement et avec attention : ne pas s’emballer mais rester proactif. Suivre aussi les démarches sur l’affichage environnemental.
Importance des outils numériques pour opérationnaliser et automatiser ces démarches
- Mettre en place une démarche de Monitoring Reporting Valorisation répondant aux enjeux des volumes de données à collecter/renseigner/traiter en optimisant les coûts
- Sortir du déclaratif et bénéficier de données précises sur ce qui est effectivement mis en œuvre à l’échelle de l’exploitation voire de la parcelle, les outils de l’agriculture de précision sont incontournable pour acquérir ces données sans alourdir les contraintes et les coûts associés à leur acquisition, intérêt aussi des série temporelles d’images satellite pour mieux caractériser les pratiques effectivement mises en œuvre (cultures de couverture par exemple)
- Des outils qui devront être mis à jour au gré des évolutions scientifiques et règlementaires
- Poursuivre la R&D sur les méthodes de calcul des Bilans Carbone (ex. satellite et carbone du sol)
Impératif d’inscrire toutes ces démarches dans le quotidien de l’agriculteur
- La labellisation Carbone peut être perçue comme un premier levier rémunérateur qui justifie la mise en œuvre d’outils de traçage des opérations fins.
- Retour d’information direct indispensable sur le pilotage des cultures qui associe conseiller et agriculteur dans une dynamique de progression vertueuse, pour favoriser le déploiement et le remplissage des systèmes d’informations : pour éviter que la remontée de données soit considérée, non pas seulement comme une contrainte administrative associée à un engagement contractuel, mais bien comme un vecteur de création de valeur partagée, de progrès pour l’ensemble des acteurs, en particulier les agriculteurs. Ex. mini-rapport individuel avec ses résultats comparés à des résultats de référence ou à ceux d’autres agriculteurs impliqués. Cela vaut pour toute démarche progrès agroenvironnemental, à l’échelle d’un territoire ou d’une filière.
- Prendre acte que les données de base nécessaires pour calculer une empreinte/certification carbone sont globalement les mêmes que celles utiles pour élaborer des indicateurs de pilotage agroenvironnemental et technico-économique de l’exploitation… même si ce ne sont pas nécessairement les mêmes indicateurs calculés in fine (indicateurs de pression environnemental ≠ indicateur de pilotage environnemental de pratiques ≠ indicateur d’empreinte ≠ indicateurs financiers)
Un coup de pouce mais certainement pas le seul levier économique pour accélérer la transition agroécologique.
- La valeur générée par la certification carbone sera à répartir sur l’ensemble de la chaîne d’acteurs mobilisés et ne pourra être le seul levier pour justifier un enregistrement fin des opérations et rémunérer le coût liées aux changements de pratiques.
- Cet effort doit et peut être récompensé par d’autres valorisations complémentaires (aides, démarches de filières…)